Nanoparticules de dioxyde de titane: quels risques?

Dioxyde de titaneLes nanoparticules sont des composants de plus en plus utilisés en cosmétique. Parmi elles, le dioxyde de titane (dénomination INCI: titanium dioxide, code CI77891) et l’oxyde de zinc (zinc oxide), qui entrent dans la composition de la majorité des crèmes solaires bio utilisant des filtres minéraux, et dans les produits de maquillage, comme colorant (blanc).  Elles peuvent aussi jouer le rôle de conservateur. Ces substances présentent-elles un danger pour la santé?

L’oxyde de zinc est inoffensif, mais le dioxyde de titane est sujet à caution

Pour l’oxyde de zinc, il semble être dénué de toxicité, il est d’ailleurs utilisé pour traiter certaines peaux à problèmes et apaiser les irritations (notamment dans les crèmes spécial change pour bébé, car l’oxyde de zinc forme un voile protecteur sur l’épiderme, le protégeant ainsi des frottements et de l’excès d’humidité).

Pour le dioxyde de titane, en revanche, il en va tout autrement: ce dernier fait l’objet d’une méfiance accrue depuis quelques mois, car il est soupçonné de toxicité, notamment lorsqu’il est sous forme micronisée (dimension des particules de l’ordre de quelques dizaines de nanomètres). Or, les particules minérales micronisées sont devenues courantes en cosmétique (solaires et maquillage, même bio), car cette micronisation permet une texture de meilleure qualité et un résultat plus esthétique (par exemple, l’effet « masque blanc » longtemps reproché aux crèmes solaires bio est ainsi évité).


Voies d’absorption du dioxyde de titane et dangers potentiels

Le dioxyde de titane peut être absorbé par voie digestive, cutanée et respiratoire. Bon, pour la voie digestive, a priori, pas de souci, car on n’en garnit généralement pas ses tartines au petit déjeuner. L’ingestion par voie respiratoire pose néanmoins plus de problèmes, notamment pour le personnel manipulant la poudre de dioxyde de titane (et en respirant les poussières volatiles) lors de la fabrication des produits cosmétiques. Ces nanoparticules sont accusées d’être à l’origine de pathologies allergiques des voies respiratoires, rhinites, asthme, bronchites, troubles cardiovasculaires, et même cancers. Même si rien n’a été mis en évidence à l’heure actuelle, le doute subsiste.

Quant à l’absorption de ces nanoparticules par voie cutanée, qui concerne, elle, les consommateurs, là encore, rien de prouvé. Sauf peut-être certaines études réalisées par plusieurs fabricants de cosmétiques bio (Melvita, Lavera et Phyto-actif pour sa marque Bioregena), tendant à démontrer que les nanoparticules de dioxyde de titane restent dans la couche superficielle de l’épiderme (2 à 4 micromètres d’épaisseur) qui se renouvelle tous les jours. Les particules minérales seraient donc éliminées avec les cellules mortes. Des analyses commanditées par des entités indépendantes seraient peut-être nécessaires pour confirmer ces résultats.


Solutions proposées par les fabricants: une taille suffisante pour les particules, et leur encapsulation

D’autre part, certains fabricants (Melvita, Lavera) encapsulent le dioxyde de titane dans de l’acide stéarique végétal (acide gras dérivé de l’huile de coco), des triglycérides végétaux ou encore de la silice. Cette encapsulation stabilise les nanoparticules, les rend non volatiles et réduit encore la probabilité de leur pénétration dans l’épiderme.

D’autres marques (Snö Bioflowers par exemple) garantissent un diamètre des particules supérieur à 200 nm (le dioxyde de titane ne semblerait présenter un danger potentiel que s’il est micronisé à moins de 30 à 50 nm). D’ailleurs, la certification Ecocert prévoit une taille minimale de 100 nm pour ces nanoparticules: un produit labellisé Ecocert ne présenterait donc aucun danger.

Et vous, allez-vous bannir les crèmes solaires au dioxyde de titane? Entre les filtres chimiques présents dans les crèmes non bio (perturbateurs endocriniens avérés), les coups de soleil et les UV nocifs (cancers possible, vieillissement prématuré certain) et les filtres minéraux, il faut bien choisir… Les particules de dioxyde de titane, si possible encapsulées, et d’une taille suffisante, semblent encore être la moins mauvaise solution (à moins de rester à l’ombre tout l’été)!

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