Eaux de parfum, eaux de toilette: préférez le naturel

Parfum bioLes parfums, symboles de sensualité et de luxe, ne se choisissent pas au hasard. Ils reflètent notre personnalité, et leurs effluves stimulent l’émotionnel de ceux les respirent. Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas choisir un parfum ou une eau de toilette naturels, dont les fragrances issues du monde végétal sauront nous envelopper d’une aura de volupté, tout en respectant notre équilibre? Car les parfums de synthèse, vendus souvent à prix d’or, ne sont jamais qu’une habile combinaison de molécules chimiques, suspectées de nuire à notre santé.

Parfums de synthèse: esters de phtalates, muscs synthétiques…

Les parfums classiques, aussi chers soient-ils, sont généralement composés d’une très grande majorité de molécules chimiques de synthèse, plus stables et moins onéreuses que la version naturelle des substances odorantes. Ainsi, le prix des ingrédients ne représente que 5% en moyenne du prix du parfum, le reste étant consacré à la publicité et au besoin d’entretenir une image haut de gamme. Et le problème de ces molécules de synthèse, c’est qu’elles sont soupçonnées de polluer durablement nos organismes… et l’environnement.

Premiers en cause: les esters de phtalates, en particulier le diéthylphtalate (ou DEP), qui joue le rôle de solvant et d’agent dénaturant pour l’alcool (qui est la base de tout parfum, qu’il soit naturel ou chimique). Ces esters de phtalates franchissent la barrière cutanée, passent dans la circulation sanguine, et sont suspectés de nuire à la qualité des spermatozoïdes (effet reprotoxique) en induisant des modifications de leur ADN. On les soupçonne aussi d’avoir un impact négatif sur la capacité pulmonaire. Bien que les quantités soient minimes à chaque application, c’est la répétition des mises en contact et l’effet cocktail des différentes sources de phtalates qui sont dangereux.

Les muscs de synthèse, également très fréquents dans les parfums chimiques en tant que fixateurs de fragrances, polluent les milieux aquatiques et semblent perturber l’équilibre hormonal chez les poissons, les amphibiens mais aussi les mammifères… dont l’homme fait partie! Inutile de scruter l’étiquette de votre parfum habituel: la liste détaillée des composants n’y figure pas (au nom du respect du secret de fabrication).

Dans son rapport « Parfum de scandale » en 2005, Greenpeace avait déjà pointé du doigt le danger de ces deux types de composants, présents dans la quasi-totalité des parfums et eaux de toilette de grandes marques.


Parfums naturels: extraits de plantes, de fleurs ou de fruits

Les parfums naturels, labellisés Cosmébio, BDIH, Nature&Progrès ou encore Neuform apparaissent comme d’heureuses alternatives aux élixirs chimiques. ??laborés à partir de matières premières végétales (bio si possible), ces nouveaux parfums, respectueux de la santé humaine et de la planète, se développent depuis quelques années. Les marques sont désormais nombreuses à proposer des eaux de toilettes et des parfums aux senteurs naturelles, authentiques, pour hommes ou pour femmes, de plus en plus subtiles: Melvita, Fleurs Essences (avec leur gamme aux fleurs de Bach), Florame, Cattier, Centifolia… Pas de dérivés de la pétrochimie, ni de solvants et fixateurs de synthèse, mais des extraits de plantes, de fleurs et de fruits obtenus selon des procédés traditionnels (distillation pour les huiles essentielles et les hydrolats, ou extraction au CO2 pour les absolues), solubilisés dans l’alcool.

Et, en bio, place à la transparence: la liste des ingrédients (dénomination INCI) se doit d’être mentionnée sur l’étiquette du produit. Le tout, pour des prix pas plus élevés que ceux de la parfumerie « chimique »! Et pour les puristes, ou pour ceux qui souhaitent appliquer le raisonnement écolo jusqu’au bout, il est préférable d’éviter les parfums contenant des extraits de plantes menacées d’extinction, ou dont l’exploitation rime avec déforestation (bois de rose, santal blanc…).


Standardisation des fragrances et tenue du parfum: deux écueils à surmonter pour les parfums naturels

En matière de parfums naturels, la difficulté est de garantir la régularité du produit. Les matières premières ne sont pas standardisées, et leurs caractéristiques varient selon la récolte, l’origine de la matière végétale, la saison, la qualité de l’extraction… D’un lot de parfum à un autre, on peut avoir de subtiles différences, même en suivant la même recette. D’autre part, marier les huiles essentielles est plus compliqué que d’associer les molécules de synthèse (isolées), car chaque HE contient la totalité des molécules aromatiques de la plante, soit 300 à 400 molécules différentes. Ces huiles essentielles sont aussi moins stables que les essences synthétiques, et le parfum peut évoluer avec le temps.

Autre problème, la tenue des parfums: les huiles essentielles sont plus volatiles que les fragrances chimiques, et les fabricants travaillent pour parvenir à mieux fixer les senteurs afin que le parfum perdure plusieurs heures après l’application. D’autre part, la nature de la peau peut aussi influer sur l’évolution d’un parfum naturel: une peau au pH acide peut ainsi modifier les senteurs. Pour contourner cet inconvénient, il est possible de vaporiser le parfum sur les vêtements.


Eau de parfum, eau de toilette, eau fraîche ?

Enfin, pour vous guider dans votre choix, sachez que la dénomination du produit est fonction de sa teneur en substances odorantes: plus le produit est concentré, plus l’odeur est forte et durable, et plus le prix est élevé.
– Les extraits contiennent entre 15 et 40% de substances odorantes,
– Les eaux de parfums, entre 12 et 15%,
– Les eaux de toilette, entre 8 et 12%,
– Les eaux de Cologne et eaux fraîches, moins de 8%, et les eaux légères, autour de 4%.

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